Soirée Ivox : Photos Narco Terror, You and You & Jacques Air Volt @ L’International 2011
En cette veille d’automne 2011, la soirée IVOX prenait ses quartiers à l’International pour un plateau composé de Jacques Air Volt, You and You et Narco Terror. Une soirée qui est allée crescendo de la chanson au folk avec un final en forme d’apothéose stoner et metal.
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Jacques Air Volt
Sur les coups de 21h15, la soirée démarre avec Jacques Air Volt. Le Parisien entame sa prestation par Montreal, un titre rock sombre et entrainant ponctué par un final grungy. Entre guitare électrique et acoustique, il expose ensuite une palette de style variée du rock classique (Attendre) au folk (2008) en passant par la country (Jacques Vs Jack), la pop (Carte Postale), le jazz (Dernière Division) et la bossa (Dis moi).
Rejoint tour à tour par un harmoniciste et un saxophoniste, le trio, guitare – basse – batterie, guitare – contrebasse – batterie suivant l’humeur, se veut parfois torturé (Enfermé dehors) invoquant l’esprit d’Alain Bashung. A la fin d’un set de près d’une heure, l’International acclame le frontman alors qu’il termine à genoux. On sent qu’il a beaucoup d’amis dans la salle. Convaincre un public neutre aurait été plus difficile.
You and You
Après cette entrée en matière, You and You installe son matériel sur la petite scène du club. Le Parisien, lauréat FAIR 2010, se présente avec une guitare électrique Rickenbacker. Le son chaleureux de son instrument et sa voix profonde et puissante attirent l’attention dès le premier morceau Wasted Mind. Il est tour à tour sexy sur le chaloupé Rainbow, bluesy sur Dancing in the Dark et Departure, des chansons qui viennent du bas ventre. You and You prend ensuite une guitare acoustique pour faire sonner le folk avec The Road.
Aux Etats-Unis, son songwriting et ses interprétations seraient soutenus mais nous sommes en France et son talent risque de mettre du temps à être reconnu à sa juste valeur. Sur Fly, il exprime les aspirations impossibles d’un homme qui veut échapper à sa condition. Pendant ce temps, certains spectateurs discutent au bar. Tout un symbole !
You and You se pose ensuite sous le folk pleureur avec A Brand New Song puis se lance à corps perdu dans la chanson entraînante à quatre accords No River in the Sun. En guise d’au revoir, il livre Bye Bye, concluant ainsi 35 minutes de concert. En sortant de scène, il semble un peu énervé par le son et ne reviendra pas pour le rappel qu’il avait pourtant noté sur sa set list.
Narco Terror
« On espère vous faire un peu peur ce soir. Cette chanson est pour le mec qui nous a traités de tarlouzes ». Ainsi démarre le concert de Narco Terror, duo composé des frères Antoine et Nicolas Puaux, membres du groupe Narrow Terence. Le batteur et le guitariste se présentent avec du maquillage rouge sur le visage et ils sont clairement sur le sentier de la guerre. D’entrée de jeu, la voix rauque du batteur, façon troglodyte à la Tom Waits, prend à la gorge. La première chanson alterne calme bluesy et violence rock. C’est rampant, flippant et explosif. Tout ce qu’on aime. Narco Terror, c’est un peu les Black Keys qui seraient tomber dans la potion magique de Panoramix. Ils tabassent comme des damnés. Les morceaux partent dans tous les sens. Ruptures de rythmes, mises en place, les mélomanes se régalent. Les amateurs de metal et de stoner également.
La guitare acoustique branchée en disto rappelle Queens of the Stone Age, Metallica, Rage Against the Machine sans jamais tomber dans la parodie. Le public hurle de plaisir entre les chansons et en redemandent sans cesse. « Nous sommes un groupe folk ! » lance le batteur, pince-sans-rire mais très sympathique au demeurant. « C’est une soirée folk ce soir ! ». En les écoutant, on pense aussi à Tweak Bird. Arpèges désorientants, batterie qui claque, riff palm mute heavy, crachement de venin… Narco Terror joue sur le fil du rasoir. Il distille un joyeux mélange des genres qui n’a pour but que de nous rendre cinglés.
Le batteur fait référence à Volte Face de John Woo : « Nous sommes Castro Troy et Pollux Troy » annonce-t-il avant d’accueillir un bassiste. Mais le duo ne ressemble en rien aux stars hollywoodiennes formatées que sont John Travolta et Nicolas Cage. Ils savent nous entraîner dans les profondeurs abyssales de la souffrance mais aussi déverser des hectolitres de stoner animal. Leur folie n’est pas sans rappeler celle d’un Mike Patton dans Mister Bungle ! « Celle-là, c’est la première chanson du premier album donc les gens ne doivent pas la connaître » renchérit le batteur, ceinture noire d’ironie. « Merci de nous avoir invités ce soir pour faire du folk. On sera en tournée avec Narco Terror dès qu’il y en aura une »…
Aux Etats-Unis, un tel groupe serait certainement déjà considéré comme des dieux et passerait au Bataclan en janvier prochain avec un premier album chroniqué favorablement par Pitchfork. Il doit se contenter de l’International, triste réalité quand on voit un talent brut aussi prometteur. Si vous voyez passer son nom ou celui de Narrow Terence, allez le voir et parlez-en autour de vous. Narco Terror mérite toute votre attention. Pour preuve, à minuit, alors qu’il vient de finir sa prestation, la salle est en feu et réclame un dernier uppercut. Le batteur passe à la basse et le bassiste le remplace derrière les fûts. Le groupe livre deux reprises musclées et déclenche un crowd surfing. Belle performance pour un mardi soir à Paris !
LES SET LISTS COMPLETES :
JACQUES AIR VOLT
MONTREAL
ATTENDRE
2008
JACQUES VS JACK
CARTE POSTALE
DERNIERE DIVISION
0_R_EVA
ENFERME DEHORS
DIS MOI
BOOM COEUR
LE SOLEIL N’ATTEND PERSONNE
YOU AND YOU
WASTED MIND
RAINBOW
DANCING IN THE DARK
DEPARTURE
THE ROAD
FLY
A BRAND NEW SONG
NO RIVER IN THE SUN
BYE BYE
NARCO TERROR
DINNER
LILA’S ON FIRE
WET DEAD HORSES
ENKI
RUSTAM
BOTTOM BITCH
WEAKNESS OF THE SHEEP
ODD JERRY’S PARADE
RED SWEATER GIRL (OOSHIE)
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THE MONTY WILL ROLL RIGHT IN (FANG)
