Photos New Order @ Le Bataclan 2011
Quel honneur pour Paris ! New Order avait décidé de donner deux concerts à l’automne 2011 et c’est tombé sur Paris et Bruxelles. Sans Peter Hook mais avec Gillian Gilbert, Bernard Sumner et Stephen Morris, le groupe se produisait au Bataclan au bénéfice de son ami cinéaste Michael Shamberg, gravement malade. Pixbear n’aurait manqué sous aucun prétexte le retour sur scène de New Order, cinq ans après sa séparation.
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Après un warm up assuré par DJ Tintin (ceci n’est pas une blague !), le Bataclan assiste à la diffusion du court-métrage PS Beirut et d’une vidéo réalisés par Michael Shamberg. A 20h35, une speaker vient annoncer au Bataclan que le concert de ce soir sera donné en l’honneur du réalisateur impliqué dans de nombreuses vidéos de New Order. Elle explique également que le groupe sera en DJ set dans la foulée au Bus Palladium et qu’une exposition dédiée au cinéaste se tient actuellement à Paris à la Galerie Ivana De Gavardie. L’annonce se fait en français et en anglais, une grande communauté britannique ayant fait le déplacement ce soir.
« Nous allons dédier ce concert à Michael Shamberg »
Dans la foulée, l’obscurité se fait dans le Bataclan et tout le monde s’attend à voir arriver New Order. Mais DJ Tintin ne l’entend pas de cette oreille et repart pour un mix d’une demi-heure pendant que les techniciens du groupe font les dernières vérifications de rigueur. L’excitation et l’impatience montent dans les rangées alors que les fumigènes envahissent la salle. A 20h45, les premiers sifflets fusent. DJ Tintin scratche comme un beau diable. A 21h, il est copieusement hué mais va jusqu’au bout de son DJ set.
A 21h05, New Order arrive enfin. « Commençons par une chanson lente » lance Bernard Sumner. « Nous allons dédier ce concert à Michael Shamberg. Il nous regarde là où il est ». Le frontman fait applaudir le Bataclan et engage New Order dans Elegia comme le soir précédent à Bruxelles. A ses côtés, Gillian Gilbert évolue aux claviers, Stephen Morris est bien installé derrière sa batterie. Un bassiste et un guitariste/claviériste complètent le tableau. Sur l’écran placé au fond de la scène, des perles se dessinent. Dans la foulée, le groupe démarre en trombe Crystal extrait de Get Ready (2001). Le public chante en choeur. Dans une vibe pop froide et planante, le morceau s’étire en longueur. Le Bataclan ovationne le quintette et scande « New Order ! New Order ! ».
Ce sont toutes les années 80 qui remontent à la surface
« Ça va ? Vous avez chaud ! » lance Bernard Sumner. C’est vrai qu’il fait particulièrement chaud dans le Bataclan. Cette chaleur étouffante ne nous empêche pas d’entrer de plain-pied dans l’univers de New Order avec Regret, morceau d’ouverture de Republic, qui bien qu’être sorti dans les années 90 sonne comme dans les années 80 avec ses guitares tranchantes et aériennes, ses solos de basse et ses nappes de claviers. Le Bataclan remonte encore le temps, direction 1982, à l’écoute de Ceremony à la fois mélodique et martial. Les spectateurs tapent dans les mains et dansent les bras levés. Bernard Sumner et le deuxième guitariste en profitent pour réaliser deux solos de guitares simultanés. Ce sont toutes les années 80 qui remontent à la surface.
Le flashback se poursuit avec Age of Consent, morceau d’ouverture de Power, Corruption & Lies (1983) sur lequel la basse ronronne et la batterie virevolte. Bernard Sumner prend du plaisir sur cette hymne qui donne des ailes avec ses solos de claviers lumineux. New Order passe ensuite à son album Low-Life (1985) en délivrant Love Vigilantes plus cool et aérien. Il visite dans la foulée Waiting for the Sirens’ Call (2005) avec Krafty aux sonorités pop 80’s. Derrière le groupe, le soleil se lève dans un ciel incandescent et les nuages défilent en accéléré. Stephen Morris attaque ensuite 1963 sur lequel Bernard Sumner lâche sa guitare pour se consacrer pleinement au chant.
Une voix chargée de reverb, des riffs rock bien sentis, une batterie métronomique… que demander de plus ?
New Order rend alors le Bataclan totalement hystérique en envoyant Bizarre Love Triangle, extrait de Brotherhood (1986). Les mots « Love » et « Triangle » apparaissent sur l’écran sous les hurlements. Bernard Sumner retrouve ses jambes de 30 ans et esquisse quelques pas de danse. Des dizaines de portables capturent ce moment. Les programmations tiennent le haut du pavé et s’installent pour le reste du concert. Dès lors, l’ambiance est résolument dance et electro pop. Le Bataclan se transforme en dancefloor géant avec True Faith. Des projections vidéo « acid » s’ajoutent à cette ambiance de club.
« Les Français aiment danser. Est-ce que c’est vrai ? » demande Bernard Sumner. Les chiffres 5, 8 et 6 résonnent dans la salle annonçant 586 extrait de Power, Corruption & Lies. La cavalcade dance pop 80’s reprend de plus bel et donne envie de danser comme des robots. Des lumières multicolores tourbillonnent. Une voix chargée de reverb, des riffs rock bien sentis, une batterie métronomique… que demander de plus ? Les spectateurs suent à grosses gouttes. Sur scène, les membres de New Order ont droit à des ventilateurs mais ça ne les empêche pas de souffrir. Bernard Sumner achève le morceau sur un « Muchas gracias ». Il fait définitivement trop chaud ce soir : il se croit en Espagne !
La new wave vient flageller les visages
Le quintette enchaîne avec The Perfect Kiss accompagné de projections d’images de villes à vitesse rapide. Stephen Morris gère la programmation rythmique. Gillian Gilbert s’amuse derrière ses claviers. La fin s’étire en longueur avec puissance. L’ovation qui suit est titanesque. « C’est notre dernier morceau » annonce Bernard Sumner. « On vous aime ». Le buzz monte et le single de 1982 Temptation se met en route. La new wave vient flageller les visages. Le bassiste joue frénétiquement dans les aigus. La guitare explose dans les oreilles. Le Bataclan danse et saute, tout simplement heureux. Bernard Sumner danse à nouveau entre ses interventions au chant. Stephen Morris reste concentré derrière sa batterie. Gillian Gilbert est statique derrière son instrument.
Le frontman harangue les spectateurs alors que des boules à facettes tournoient sur l’écran géant. La fin s’éternise mais personne ne s’en plaindra. Après ce dernier titre épique, Bernard Sumner hurle « Merci ! » avant de renvoyer tout son petit monde dans les coulisses. Les spectateurs présents au balcon se lèvent. Tout le Bataclan tape des pieds alors que la scène est simplement éclairée par deux projecteurs installés de chaque côté. Lorsque ces projecteurs s’éteignent, le public se met à siffler. New Order ne se fait pas prier plus longtemps.
Le Bataclan se réveille lorsque New Order s’attaque au classique Love Will Tear Us Apart
Le groupe revient sur scène sans Bernard Sumner. Le beat de Blue Monday (1983) démarre sous l’impulsion de Stephen Morris. Les mots « Blue Monday » sont projetés sur l’écran déclenchant à nouveau les cris de plaisir de l’assistance. Au bout de deux minutes d’introduction, Bernard Sumner se présente et renvoie tout le monde 30 ans en arrière. Il danse à nouveau et montre qu’à 55 ans il tient toujours la forme. Etonnamment, le public reste relativement statique sur cet hymne club. Peut-être est-ce dû à la chaleur ou alors à l’énorme coup de vieux qu’il vient de se prendre…
Mais le Bataclan se réveille pleinement lorsque New Order s’attaque au classique de Joy Division Love Will Tear Us Apart. Cette hymne sombre et romantique résume tout le désespoir post punk de Ian Curtis. La version de ce soir est plus rock et plus rapide que l’original. Les deux guitares claquent. La ligne de basse mythique est impeccablement restituée (une petite pensée pour Peter Hook qu’on aurait bien aimé voir ce soir). Stephen Morris est à fond… Ce morceau fait plaisir à tout le monde et marque la fin du concert.
« Qui aurait cru qu’une chanson aussi triste deviendrait aussi énorme » lâche Bernard Sumner avant de remercier le public de son soutien. New Order s’en va, laissant le Bataclan dans un état second, conscient néanmoins d’avoir eu la chance d’assister à un événement rare et peut-être même au dernier concert du groupe. Quel privilège !
LA SET LIST COMPLÈTE :
ELEGIA
CRYSTAL
REGRET
CEREMONY
AGE OF CONSENT
LOVE VIGILANTES
KRAFTY
1963
BIZARRE LOVE TRIANGLE
TRUE FAITH
586
THE PERFECT KISS
TEMPTATION
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BLUE MONDAY
LOVE WILL TEAR US APART
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
13 choses que vous ne saviez pas sur New Order
« New Order s’est formé en 1980 sur les cendres de Joy Division suite au suicide de son frontman Ian Curtis. Pour monter leur nouvelle formation, les membres survivant ont engagé Gillian Gilbert (claviers), petite amie et future femme du batteur Stephen Morris. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à New Order ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour la synthpop britannique. Êtes-vous absolument sûr de tout savoir sur le groupe ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 13 anecdotes méconnues sur New Order.