Photos Biffy Clyro @ La Boule Noire 2010
En ce mardi 2 novembre, il pleut, les feuilles mortes s’écrasent et les varices commencent à clapoter sur le trottoir pour cause d’humidité. Bref, ce n’est pas très reluisant, mais qu’à cela ne tienne. Pour remédier à la situation, une seule solution : direction la Boule Noire où nous attend Biffy Clyro pour un concert moite et tout en sueur. Rock’n’roll.
A dire vrai, on ne s’y attendait pas trop. Un peu blasé sur les bords, on se disait qu’on allait passer un petit moment soft en mode coeur de pruneau avec de gentils métalleux écossais qui chantent en voix claire. Oui, on se disait qu’un Biffy Clyro en catimini à La Boule Noire, ça ne devait pas casser trois pattes à un caneton. Rassurez-vous, on a vite compris. Oui, quand à 21h05 et 39 secondes (on est un journaliste rigoureux ou on ne l’est pas), la petite intro en voix de femme s’est tue pour laisser place à la furie de That Golden Rule, la messe était dite. Sans sommation ni round d’observation, Biffy Clyro nous a d’entrée craché son venin en pleine tête. Court, sec et violent comme un coup de rein en pleine Boule Noire.
Ça envoie du steack haché sans sauce
Première évidence : pour ce qui est de communiquer son énergie, les Ecossais n’ont aucun problème. Tout torse-poils et barbes dehors, Simon Neil (sorte de Kurt Cobain ressuscité d’une biture et armé pour l’occasion d’un chatoyant pantalon rose) et James Johnston se démènent et assurent les frontmen hystériques. Se rappelant aux meilleurs moments des assauts grunge, l’épileptique Living Is a Problem Because Everything Dies envoie du steak haché sans sauce. Et, comme un seul homme, la salle ne se prive pas de répondre au quart de tour. Ça saute, ça se démène dans tous les sens et même, ça pogote un peu.
Mais loin d’être une formation n’opérant que sur un seul registre, le trio détient aussi une faculté qui fait sa particularité. Aussi à l’aise lorsqu’il s’agit de lâcher les chevaux que de ménager des moments d’accalmie, les Ecossais savent imprimer des rythmes à angles droits, varier les cadences, ménager les adrénalines. Alternant ainsi avec brio phases plus progressives et assauts frontaux et métalliques, Bubbles et 9/15ths représentent à merveille tout le son Biffy Clyro. Et dans la Boule Noire à guichets fermés ce soir, personne ne s’y trompe. Connaissant les paroles sur le bout des ongles, certains ont même fait le déplacement depuis l’Ecosse, témoignage de l’amour inconditionnel qu’inspire le groupe.
Histoire de nous convaincre qu’on est bel et bien en vie l’espace d’une soirée…
Après une première moitié de concert extrêmement pêchue emmenée par des titres courts et habités dont les tonitruants Who’s Got Match ? et 57, Biffy Clyro opère ensuite un virage émotif représentatif de son album Only Revolutions, sorti il y a tout juste un an et majoritairement soutenu ce soir puisque seuls deux titres présents sur CD n’ont pas été joués. C’est ainsi l’heure du touchant God & Satan enchaîné par des titres plus contrastés parmi lesquels Mountains ou Born on a Horse. C’est aussi l’heure du magnifique Machines qui imprime une émotion au cordeau, histoire de nous convaincre qu’on est bel et bien en vie l’espace d’une soirée.
Certes, Biffy n’est peut-être le sauveur de personne… Mais il sait y faire. Sur scène, toutes leurs compos qui ont parfois la désagréable sensation en studio de tendre vers le soft – voire pire vers du Coldplay – revêtent en live une facture beaucoup plus brute et imparable. C’est le cas notamment du très percussif Many of Horror qui prouve si besoin était que Biffy Clyro possède aussi une toute autre dimension. Mais aussi des deux titres en rappel, Cloud of Stink et The Captain, qui terminent en apothéose 1h20 de concert au cours desquelles vraiment personne n’aura boudé son plaisir.
LA SET LIST COMPLÈTE :
THAT GOLDEN RULE
LIVING IS A PROBLEM BECAUSE EVERYTHING DIES
GLITTER AND TRAUMA
BUBBLES
9/15 THS
WHO’S GOT A MATCH ?
57
GOD & SATAN
MOUNTAINS
ALL THE WAY DOWN
BORN ON A HORSE
SHOCK, SHOCK
MACHINE
LIBERATE THE ILLITERATE
MANY OF HORROR
WHORSES
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CLOUD OF STINK
THE CAPTAIN
/// Textes : Oscar Kamerlein /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
17 choses que vous ne saviez pas sur Biffy Clyro
« Au sein de Biffy Clyro, la section rythmique est composée de deux frères jumeaux Ben (batterie) et James Johnston (basse). Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse au trio écossais ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour du rock alternatif britannique. Êtes-vous absolument sûr de tout savoir sur Biffy Clyro ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 17 anecdotes méconnues sur le groupe.