Photos The Vaccines @ Le Nouveau Casino 2011
Figure montante de la scène rock britannique, les Vaccines peinent encore à percer en France. Pourtant, leurs chansons efficaces empruntant tout autant aux Ramones qu’à Jesus & Mary Chain et aux Strokes avaient rassemblé un public averti au Nouveau Casino, quelques mois après leur passage à la Flèche d’Or dans le cadre des soirées Inrocks Indie Club.
A 20h15, les Américains de Young Man prennent possession des lieux devant un public encore clairsemé. Emmené par Colin Caulfield qui s’était fait connaître par une série de reprises de Deerhunter, Animal Collective, David Bowie, Ariel Pink ou encore Beach House sur YouTube, le quatuor de Chicago (Illinois) propose un set de 30 minutes composé de cinq titres dont la reprise de All Tomorrow’s Parties du Velvet Underground. Entre ballades chaloupées, guitares brillantes et virevoltantes, arpège aérien, trip sous acide ou encore chaos bruitiste, le groupe chasse sur les terres d’Animal Collective et plus encore. Il fait la démonstration d’un songwriting assumé et particulier. Une très bonne entame à cette soirée.
Le public a affaire à l’une des révélations britanniques de l’année 2010
Une heure pile poil après le début de cette soirée, les Vaccines entrent en scène, une semaine avant la parution de leur premier opus What Did You Expect from the Vaccines?. Le quatuor s’avance sur une introduction musicale hip hop et sous des applaudissement nourris. « Bonsoir, nous sommes les Vaccines » prévient le frontman Justin Young avant d’asséner Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra) qui sonne comme un classique des Ramones. Le chanteur se déplace nonchalamment en long en large et en travers de la scène le micro vissé à la bouche. Le morceau dure une minute mais suffit à mettre le Nouveau Casino dans l’ambiance.
Le public a affaire à l’une des révélations britanniques de l’année 2010. Plébiscités par le NME et la BBC, désignés comme LE groupe à suivre en 2011, les Vaccines ne font pas encore l’objet d’un suivi assidu en France mais ça ne saurait tarder… Devant un public curieux, les Londoniens poursuivent leur set avec We Are Happening qui les situent dans la même veine rock new-yorkaise que Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra). Les accords s’enchaînent avec une efficacité monstrueuse, rappelant irrésistiblement les débuts des Strokes. La basse de Árni Hjörvar est profonde. La guitare de Freddie Cowan, petit frère de Tom Cowan de The Horrors, est incisive et noisy. Bref, le groupe a tout pour plaire.
« Nous sommes très contents d’être revenus à Paris »
Il confirme tout le bien que l’on pense de lui avec le single Blow It Up et son gimmick de guitare très Jesus & Mary Chain. Justin s’époumone derrière son micro. Freddie lâche fièrement ses arpèges. « Bonsoir. Nous sommes les Vaccines. Nous sommes très contents d’être revenus à Paris » lâche en français Árni tout en rigolant. Le groupe s’engage alors dans Post Break-Up Sex, un titre qui s’insinue immédiatement dans le cerveau de l’auditeur à mi-chemin entre les Pixies et les Strokes. On a envie immédiatement de chanter avec eux ce titre sur le fil du rasoir. Árni se place devant le batteur Pete Robertson. Le groupe est en parfaite osmose.
Le quatuor dévoile ensuite encore un peu plus ses influences 80’s avec All in White, une chanson poignante et majestueuse. Les Vaccines vont droit au but, sans artifice. Les mélodies sont simples et efficaces. La bonne impression donnée par le groupe à la Flèche d’Or en décembre dernier se confirme au fur et à mesure du concert. Après cette parenthèse plus posée, les Anglais repartent pied au plancher avec Under Your Thumb. Propulsée par une batterie frénétique et toutes guitares dehors, la formation va droit devant et détruit tout sur son passage, laissant derrière elle un champ de ruines…
« I’ve got too much time on my hands but you don’t understand »
Mais du chaos naît soudainement la lumière avec Wetsuit, un titre plus grave et posé sur lequel Freddie passe aux claviers. Les Vaccines offrent une pause au Nouveau Casino sous des lumières bleutées, une pause qui n’est pas sans rappeler les meilleures ballades des Ramones. Forcément, lorsqu’on répète plusieur fois « Come on » dans une chanson, on fait penser indubitablement à feu Joey Ramone. Dans la foulée, le groupe livre A Lack of Understanding sur lequel Justin lâche la guitare qu’il avait empoignée depuis quelques morceaux pour se crisper une nouvelle fois sur son micro. Ce titre transpire une certaine urgence et possède un refrain qui fait mouche : « I’ve got too much time on my hands but you don’t understand ».
Le frontman reprend ensuite sa guitare pour remettre en route la turbine rock. Au galop, le quatuor sert Wolf Pack sous des lumières rouges. Les Vaccines parviennent ici à fusionner énergie punk et mélodies pop. Ce cocktail molotov incendie le Nouveau Casino mais ce n’est rien à côté de l’accueil réservé à l’imparable tube If You Wanna. Tout le monde bouge sur ce carpharnaüm de guitares qui laisse place subitement à un petit passage aérien bien inspiré. Justin gratte son instrument comme un beau diable tout en assénant des paroles universelles « But if you wanna come back it’s alright, it’s alright! It’s alright if you wanna come back to me! ». Simple et efficace.
Les Londoniens vont déterrer du répertoire des Standells la chanson Sometimes Good Guys Don’t Wear White
Dans la foulée, les Vaccines sont à la limite du plagiat des Ramones avec l’énergique Noorgard. Justin pose sa guitare pour se lâcher un pied posé sur le retour. On a presque l’impression qu’il va se jeter dans le public tant il se projette en avant. Mais, finalement, il reste avec ses camarades. Pour finir leur prestation, les Londoniens vont déterrer du répertoire des Standells la chanson Sometimes Good Guys Don’t Wear White. Ils prennent totalement leur pied sur cette reprise aux accords puissants avant de jeter un « au revoir » furtif.
Le Nouveau Casino s’attend à voir revenir le quatuor mais rien n’y fait. Les lumières se rallument rapidement et la salle se vide tout aussi vite. Les Vaccines ont proposé 40 minutes de concert et ont même sauté la chanson Family Friend pourtant prévue en avant dernier sur la set list. Ceci dit, ils ont joué tout le reste de leur premier opus plus une excellente reprise. De quoi satisfaire les spectateurs. Prochaines étapes en France pour le groupe : le 24 avril au Printemps de Bourges et le 18 mai au Chabada (Angers) en première partie de Jim Jones Revue. A ne pas manquer !
LA SET LIST COMPLÈTE :
WRECKIN’ BAR (RA RA RA)
WE ARE HAPPENING
BLOW IT UP
POST BREAK-UP SEX
ALL IN WHITE
UNDER YOUR THUMB
WETSUIT
A LACK OF UNDERSTANDING
WOLF PACK
IF YOU WANNA
NORGAARD
SOMETIMES GOOD GUYS DON’T WEAR WHITE (THE STANDELLS)
/// Textes : Mr. Grieves /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
12 choses que vous ne saviez pas sur les Vaccines
« Les Vaccines se sont formés en 2009 à l’initiative de Justin Hayward-Young et Freddie Cowan. Merci, je sais ! C’est la base lorsque l’on s’intéresse au groupe ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour de l’indie rock britannique. Êtes-vous absolument sûr de tout savoir sur les Vaccines ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 12 anecdotes méconnues sur le groupe.