Photos Pulp @ L’Olympia / Festival Les Inrocks VW 2012
Dix ans qu’on attendait ça. Dix ans que Jarvis Cocker-le-pourtant-parisien faisait macérer les fans de Pulp dans leur jus. Après la date inattendue à Toulouse en mai 2011, on avait espéré une tournée, une apparition en festival, quelque chose quoi… mais non. Rien. Et puis soudain, le 4 septembre, sur les réseaux sociaux ces quelques mots : « Vous pensiez qu’on vous avait oubliés ? Pulp, Paris Olympia, 13 Nov 2012. Nous sommes Inrockuptibles ! ».
21h, dans la fosse. Le trio suédo-anglo-japonais Tristesse Contemporaine, choisi par Jarvis en personne pour ouvrir la soirée, a quitté la scène il y a une demi-heure. Une lueur verte fait lever la tête. Des mots dessinés au laser défilent, en suspens. « Vous êtes qui ? ». Frémissement de la salle. « Salut ! ». Frémissements encore. « Faites du bruit ! ». Cris. « Vous êtes beaux ». Hurlements. « Surtout toi , oui toi ». Rires. « Vous êtes prêts ? ». Cris. « Vraiment ? ». Hurlements. « Vous vous sentez bien ? ». Oui. « Vous êtes sûr ? ». Absolument. « Vous voulez voir un dauphin ? ». Hystérie. Et le dauphin vient. « On y va ? ». Ouiiii !
« Hello, ça fait longtemps »
Et puis les musiciens. Et la longue silhouette de Jarvis encore dans l’ombre, sur une haute estrade posée sur la scène. Derrière lui, les cultissimes lettres de néon s’allument, une à une. Le P, le U, le L, le P. Jarvis : « Hello, ça fait longtemps ». Hurlements. Do you remember the first time ouvre la soirée. Logique, car Jarvis a conçu son set comme un voyage dans l’histoire. Entre chaque titre, en franglish raffiné (ou peut-être pas si raffiné, mais servi par une voix comme la sienne tout à l’air raffiné, non ?), il raconte Pulp à Paris.
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L’hôtel miteux à Pigalle pour leur première date en France, déjà pour Les Inrocks, quand l’Angleterre les boudait encore. C’était à la Cigale, un 19 octobre, il y a vingt-deux ans. « Est-ce que personne était là ? » Et l’after (qu’à l’époque on n’appelait pas after) à la Loco : « I ate something that night and I went… into… another… dimension ».
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À quatre pattes, façon peep show, Jarvis électrise
Il cause et chante, et cause et chante. Et se déhanche de son déhanché à la Jarvis. Sur les enceintes de retour, fait sa pose à la Jarvis, une main derrière la tête, vaguement de profil, faussement hautain, carrément dandy. Impossible de le quitter des yeux. Ce type a une classe folle. Sur Disco 2000, cinquième morceau du set, la fosse tangue, les aisselles transpirent et les voix s’égosillent : « Oh we were born an hour of each other, our mothers said we could be sister and brother, your name is Deborah, Deborah… ». La salle fait son karaoké. Un morceau après l’autre, elle honore la star de ses vocalises approximatives. C’est un public de fans et c’est leur moment. Dix ans qu’ils attendaient ça.
Sur This is Hardcore, perché sur la volée d’enceintes à gauche de la scène, le dandy devient lascif. À quatre pattes, façon peep show, il électrise. Deux morceaux plus tard, le set finira, sans surprise, par Common People, tellement efficace. Il est déjà 22h30 et on se dit qu’on a de la chance.
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« Pour un seul morceau sinon Monsieur Coquatrix va se fâcher »
Premier rappel : Countdown. À la Cigale, lors du concert « légendaire » (c’est lui qui le dit) de 1991, Jarvis se souvient des ballons argentés dans la salle. Il a écrit le morceau à dix-sept ans. Il va dédicacer le suivant, Little Girl (with Blue Eyes), à sa maman. Car elle est là, au balcon. Ce soir, elle a soixante-dix ans. Le public entonne un joyeux anniversaire. Sur Mis-Shapes, ensuite, dernier titre du premier rappel, on apprendra que ces trucs informes qui lui ont inspiré la chanson, ce sont des chocolats, des « confiseries anglaises malformées, vous connaissez ? ».
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Et après tout ça, Jarvis s’en va. Et puis, non, il revient. « Pour un seul morceau sinon Monsieur Coquatrix va se fâcher ». Live Bed Show, un titre qu’il avait interprété lors de ce « very special first concert » de 1991. Et la boucle et bouclée. Pulp a beaucoup donné. Avec un peu de veine, on sera là dans dix ans. Quand ils reviendront.
LA SET LIST COMPLÈTE :
DO YOU REMEMBER THE FIRST TIME?
PINK GLOVE
RAZZMATAZZ
SOMETHING CHANGED
DISCO 2000
SORTED FOR E’S & WIZZ
F.E.E.L.I.N.G.C.A.L.L.E.D.L.O.V.E
ACRYLIC AFTERNOONS
HAVE YOU SEEN HER LATELY?
BABIES
HELP THE AGED
THIS IS HARDCORE
SUNRISE
BAR ITALIA
COMMON PEOPLE
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COUNTDOWN
LITTLE GIRL (WITH BLUE EYES)
MIS-SHAPES
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LIVE BED SHOW
/// Textes : Nathalie Bru /// Crédit photos : © Joëlle Rasoarivelo ///
16 choses que vous ne saviez pas sur Pulp
« Jarvis Cocker a fondé Pulp en 1978 en compagnie de Peter Dalton alors qu’il n’avait que 15 ans. Merci, je sais. C’est la base lorsque l’on s’intéresse à Pulp ! » hurlez-vous devant votre écran. Calmez-vous pour l’amour de la britpop. Êtes-vous vraiment sûr de tout savoir sur Pulp ? Pour vous en assurer, Pixbear a rassemblé 16 anecdotes méconnues sur ce groupe phare de la scène britpop.