Photos The Hives @ Le Zénith 2012
On commençait à s’inquiéter de ne pas les voir débarquer à Paris depuis la sortie de leur album Lex Hives en juin dernier et leur passage confidentiel à la Gaité Lyrique le mois précédent. On les pensait feignants les Suédois de The Hives, mais un rapide coup d’œil à leur agenda suffisait pour se rendre compte que les cinq mauvais garçons n’ont pas chômé ces derniers mois. Constamment sur la route, les infatigables Suédois faisaient donc étape ce soir au Zénith de Paris pour 1h45 de show sans temps mort. Infatigables on vous dit.
The Bronx assure la première partie mais la fosse ne commence à se remplir que peu de temps avant l’entrée des Hives. En guise de décor, on peut déjà constater cinq énormes lettres formants le nom du groupe et reliées aux mains d’un marionnettiste en toile de fond, fixant la foule d’un œil sadique. La batterie siège bien au milieu de la scène, tout en étant surélevée pour permettre à tout le monde d’apprécier le tambourinement frénétique de Christian Grahn alias Chris Dangerous, mais surtout pour servir de tremplin aux sauts spectaculaires du chanteur Howlin’ Pelle Almqvist, on y reviendra.
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Les Hives impriment leur style résolument garage et anticonformiste
Suite à une intro au piano pour le moins inquiétante, Chris Dangerous prend les commandes de sa batterie et se met à battre le rythme de Come On! sous les premiers applaudissements du public. Le reste de l’équipe le suit rapidement et Howlin’ Pelle ferme la marche, exhortant rageusement la foule à le suivre sur ce titre très court (le premier de l’album Lex Hives) vraisemblablement écrit dans l’unique but de chauffer à blanc l’ambiance d’un stade.
Tous habillés en costumes queue de pie et chapeaux haut de forme respectant leur goût pour le noir et blanc, les Hives impriment leur style résolument garage et anticonformiste : si Chris Dangerous sert de pilier musical au groupe, c’est bien évidemment l’énergie et l’arrogance scénique de Howlin’ Pelle qui fait la différence. Secondé par son guitariste de frère Niklas Almqvist qui aime aussi en faire des tonnes, le chanteur accumule les cabrioles, parcourt la scène de long en large, descend saluer les premiers rangs, et gueule « Everybody, SCREAM! » avant d’entamer Take Back the Toys.
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« Nous sommes les Hives ! Et nous sommes les meilleurs ! »
En véritable maître de cérémonie, Howlin’ Pelle s’exclame « Everybody now do as I say ! SAUTEZ ! » : même dans les gradins on ne peut s’empêcher de rester debout à taper du pied, un peu frustré et malgré tout impressionné de voir cette fosse remuer autant que l’Océan Atlantique un soir de grande marée à Saint-Malo. Mieux vaut s’accrocher. Plusieurs vagues de slammeurs viennent ainsi se briser sur les barrières de sécurité, pour le plus grand plaisir du chanteur.
Howlin’ Pelle affiche maintenant le même sourire satisfait qu’Alex DeLarge, le jeune délinquant d’Orange Mécanique, pour vous faire une idée. Il daigne alors présenter sa troupe d’un ton théâtral faussement révérencieux : « Nous sommes les Hives ! Et nous sommes les meilleurs ! Enchanté, mes amis ! ». Le frontman manie l’art de la provocation avec talent : parfaitement calibrées pour le set, ses transitions mesquines font mouche : « I’m such a fucking asshole, you know why ? Because I’m on my way! », un appel du pied à leur titre Main Offender qu’il enchaine de sa voix écorchée, tout en serrant des mains.
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Howlin’ Pelle prend son pied dans son rôle de manipulateur antipathique
De toute évidence, Howlin’ Pelle prend son pied dans son rôle de manipulateur antipathique : crachant, répondant aux insultes et doigts d’honneur, notre Baron Samedi exige de l’audience une totale subordination : « Applaudissements ! » s’exclame-t-il vivement à chaque fin de morceau, fustigeant au préalable qu’aucun silence ne doit se faire sentir durant ce spectacle. Il stoppe ainsi net le début de Wait a Minute, ordonnant plus de bruit de la part d’une fosse déjà au top de sa forme.
Entre deux sauts de Howlin’ Pelle du haut de la batterie, on ne peut s’empêcher de remarquer la présence de deux roadies déguisés en ninjas à-tout-faire, accaparés à ré-accorder les guitares, à fournir un nombre incroyable de baguettes à Chris Dangerous, ou encore à accompagner le groupe à l’aide de tambourins et de maracas comme sur Die, All Right!, par ailleurs dédicacé à The Bronx. Mais plutôt que de demander à ses hommes de main, c’est à une personne du premier rang que le chanteur s’adresse pour refaire ses lacets avant de déclarer « Christmas comes earlier this year » sur la classique Hate to Say I Told You So, précipitant l’enivrement d’un public conquis.
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Les Hives font « exploser » le Zénith avec Tick Tick Boom
Provocant jusqu’au-boutiste, Howlin’ Pelle déclare le set presque terminé, puis annonce Patrolling Days sous des « Au revoir » d’un ton excessivement mielleux. Pourtant, les Hives reviennent sous les hourras pour quatre titres supplémentaires, dont le single Go Right Ahead où Howlin’ Pelle s’époumone jusqu’à en perdre la voix. Sur le dernier morceau, celui-ci descend dans une fosse qu’il ordonne de rester assise (« Don’t touch me, I touch you! » un grand moment) puis remonte sur scène et présente chacun des membres avant de faire « exploser » le Zénith avec Tick Tick Boom.
A 22h45, les cinq garçons quittent la scène un par un, comblés d’avoir réussi à réveiller l’ado impertinent qui sommeille en chacun de nous. Un groupe à ne louper sous aucun prétexte, voilà c’est dit.
LA SET LIST COMPLÈTE :
COME ON!
TRY IT AGAIN
TAKE BACK THE TOYS
THESE SPECTACLES REVEAL THE NOSTALGICS
MAIN OFFENDER
WALK IDIOT WALK
MY TIME IS COMING
NO PUN INTENDED
WAIT A MINUTE
DIE, ALL RIGHT!
I WANT MORE
WON’T BE LONG
HATE TO SAY I TOLD YOU SO
A.K.A. I-D-I-O-T
PATROLLING DAYS
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GO RIGHT AHEAD
INSANE
THE HIVES – DECLARE GUERRE NUCLEAIRE
TICK TICK BOOM