Photos Soirée Gonzaï IV @ La Maroquinerie 2012 : Frustration, The Oscillation, Wall of Death
Les amateurs de post punk, de shoegaze et de trips psychédéliques s’étaient réunis juste avant le week end à la Maroquinerie (Paris) pour savourer la nouvelle soirée Gonzaï. Le plateau réunissait ce soir Wall of Death, The Oscillation et Frustration, de quoi passer du bon temps…
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A 20h30, le voyage commence ou presque. Dans l’obscurité les Français de Wall of Death assurent leurs derniers réglages. Le clavier Korg bourdonne et fait trembler les murs de la petite salle parisienne. La guitare résonne sous des lumières qui vacillent. Une voix fantomatique s’élève. Wall of Death chasse d’entrée de jeu sur les terres des Black Angels avec Main Obsession. Les Texans ont d’ailleurs déjà invité les Français à assurer leur première partie et ils produiront leur premier album… L’ambiance est pesante puis prend petit à petit de la hauteur.
Si Wall of Death tend parfois vers les Doors sous amphétamines, il distille également des vibes psychédéliques old school à la Pink Floyd
Wall of Death enchaîne avec Marble Blues, un titre lourd et puissant bénéficiant d’un son énorme. Les têtes se balancent d’avant en arrière. Le trio se fait aussi également blues psychédéliques emmené par une voix à la Jim Morrison sur In Your Arms. Mais si le groupe tend parfois vers les Doors sous amphétamines, il distille également des vibes psychédéliques old school à la Pink Floyd. Les claviers vintage envoûtent et hypnotisent l’assistance (Move the Clouds, Heaven by the Sun). Wall of Death propose ensuite des titres plus contrastés sur lesquels ils alternent accalmie et agression en règle (From Hell with Love, Thundersky).
Pour l’ultime morceau du set annoncé par une guitare sous acide, le trio propose un final en apothéose. Une longue phase instrumentale permet au frontman de se lancer dans de longs solos. Les premiers rangs tripent sur Away comme s’ils étaient dans les arènes de Pompéi… Le guitariste triture ses effets. Le groupe reçoit une salve d’applaudissements couverte par un véritable mur de son. Ces premières 45 minutes augurent d’une très bonne soirée…
Avec The Oscillation, le carambolage sonore est inévitable entre shoegaze et noisy rock
Pendant l’entracte, les Anglais de The Oscillation font eux-mêmes leur balance. Ils se présentent avec leur album Veils paru l’année dernière. La Maroquinerie n’est pas dépaysée lorsque résonnent les premières notes de Corridor. Le quatuor est sur le sentier de la guerre psychédélique. On pense encore aux Black Angels, notamment à cause de la batteuse… Dès ce premier titre, le groupe fait un break stoned et groovy.
Mais The Oscillation ne donne pas que dans le psychédélisme même si les opiacées ne semblent jamais bien loin. Le pop psyché caverneux Waste the Day n’a rien à voir avec le presque dansant Telepathic Birdman et son groove entêtant habillé de guitares dissonantes. Responde in Silence distille une vibe shoegaze et assure le décollage dans la stratosphère. Le massif et lourd From Tomorrow sonne comme un vieux Jesus and Mary Chain et véhicule un désespoir magnifique et sombre. Des formes psychédéliques se dessinent sur les murs de la salle. Coup de chapeau au passage à l’artiste visuel responsable de ces projections.
The Oscillation surprend son monde avec 3rd Harmonic à la batterie et à la guitare rentre-dedans. On a l’impression d’être au volant d’une formule 1 sans ceinture. Le carambolage sonore est inévitable entre shoegaze et noisy rock. Les Anglais reprennent le sentier de la guerre avec Future Echo qui alterne retenue et lâchage collectif. Les spectateurs se bousculent gaiement d’avant en arrière dans la fosse. Ce chaos stroboscopique laisse place à No Place dans la lignée de The Fall. On s’attend à voir débarquer Mark E. Smith sur ce riff entêtant de guitare. Le chahut se poursuit dans la salle sur un final épileptique qui conclue 50 minutes de concert.
Frustration propose un voyage au temps du post-punk à grands renforts de stroboscopes aveuglants
Et le clou du spectacle sera bien évidemment Frustration. En attendant un nouvel album prévu pour bientôt, les Parisiens clôturent la soirée. Dès les premières secondes de As They Say qui ouvre la prestation aux alentours de 23h, la Maroquinerie se transforme en ring de boxe collectif. La tension reste à son paroxisme avec Midlife Crisis et No Premises dans une vibe punk robotique. Comme d’habitude avec Frustration, c’est l’orgie !
« Le prochain sera sur le prochain album… un jour » lance le frontman, insinuant que la nouvelle galette de Frustration pourrait avoir du retard. On essuie une larme à cette idée puis une guitare cinglante, une basse et une batterie linéaires, une voix fière à bras nous fait tout oublier. Dans l’esprit d’un Devo des premières jours, We Miss You provoque des crowd surfings. Fidèle à lui-même, le clavier du groupe reste stoïque alors que les autres musiciens se déchaînent. Les danses robotiques sont de rigueur quand on écoute No Trouble, It’s Gonna Be… et Premeditation qui s’enchaînent. L’esprit de Joy Division plane. La crise d’épilepsie n’est pas loin…
A la fois punk à la Ramones et post punk à la Public Image Ltd. sur Assassination… Puissant même à vitesse réduite sur She Feels So Tired et sa basse aigüe à la Joy Division… Frénétique et aliéné sur son classique Blind… Frustration propose un voyage au temps du post-punk à grands renforts de stroboscopes aveuglants. Le frontman vocifère comme un chien enragé. Il n’hésite pas essuyer son front sur le dos de son guitariste. Quel esprit de corps ! Pour achever leur prestation, les Parisiens livrent en pâture Too Many Questions et ses sonorités proches de New Order.
Frustrée, la Maroquinerie crie « Frustration ! » et obtient le retour des héros de la soirée. Le groupe enchaîne Full of Sorrow et Worries. Les sauts et les bousculades reprennent de plus bel. Suit le classique I Can’t Forget You qui commence comme un morceau des Ramones, distille une guitare tranchante à la Gang of Four et une voix à la Ian Curtis… « Une dernière pour la route » annonce le frontman avant d’achever la salle avec Angle Grinder, punk, sanglant et robotique. Sur ce titre, un spectateur monte sur scène et empoigne le micro. Le chanteur l’éjecte manu militari. Sur cette dernière effusion de testostérone, le concert prend fin. Love Will Tear Us Apart est diffusé dans la salle. Frustration nous a comblé (et c’est un comble…). Merci Gonzaï, c’était parfait !
LES SET LISTS COMPLÈTES :
WALL OF DEATH
MAIN OBSESSION
MARBLE BLUES
IN YOUR ARMS
MOVE THE CLOUDS
HEAVEN BY THE SUN
FROM HELL WITH LOVE
THUNDERSKY
AWAY
THE OSCILLATION
CORRIDOR
WASTE THE DAY
TELEPATHIC BIRDMAN
RESPOND IN SILENCE
FROM TOMORROW
3RD HARMONIC
FUTURE ECHO
NO PLACE
FRUSTRATION
AS THEY SAY
MIDLIFE CRISIS
NO PREMISES
WE MISS YOU
NO TROUBLE
IT’S GONNA BE…
PREMEDITATION
ASSASSINATION
SHE FEELS SO TIRED
UNCIVILIZED
BLIND
SAD FACE
ON THE RISE
TOO MANY QUESTIONS
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FULL OF SORROW
WORRIES
I CAN’T FORGET YOU
ANGLE GRINDER