Photos Festival Les Inrocks Black XS du 7 novembre 2010
Le 7 novembre 2010, Cascadeur, Villagers, Monarchy, Kele et Katerine composaient l’affiche de la dernière soirée du festival Les Inrocks Black XS à la Cigale. Ce plateau varié allait se montrer à la hauteur de nos espérances…
Cascadeur : 30 minutes inoubliables
A 18h20, c’est Cascadeur qui inaugure la soirée. Deux ans après avoir remporté le prix CQFD du magazine Les Inrockuptibles, l’artiste se produit devant un public nombreux malgré l’heure « matinal ». Seul aux claviers, pilotant des samples sous son casque de pilote de chasse, Cascadeur pose de belles ambiances cinématographiques et développe un univers atypique qui met La Cigale en émoi. Attentifs, les spectateurs sont sous le charme de compositions entre Jeff Buckley et Robert Wyatt.
Entouré d’un buste de mannequin sur sa droite et d’un écran blanc posé derrière lui sur lequel sont projetées des formes diverses et variées, Cascadeur enchaîne des ballades mélancoliques. « Une métamorphose unique en Europe » lance-t-il. Il dépose alors son casque sur le buste de mannequin. On s’attend à voir son visage mais, non, l’artiste enfile un masque de catcheur pour interpréter Walker. Sa voix est pur, magnifique et sensible. Avant d’achever sa prestation, il remercie JD Beauvallet des Inrocks, le tourneur Alias et sa maison de disques qui, on l’espère, va rapidement sortir un album. Cascadeur finit son set par Blind Test, un titre plus electro qui bénéficie d’un jeu de lumières et d’une installation vidéo incroyables. Vraiment le gros coup de cœur de la soirée ! 30 minutes inoubliables.
Villagers transporte la Cigale sur une douce vague romantique
Après cette révélation, c’est au tour des Irlandais de Villagers d’entrer en scène. Emmené par le songwriter Conor J. O’Brien, le quintette présente son premier opus Becoming a Jackal sorti chez Domino Records en mai dernier et nominé au prestigieux Mercury Prize. Sur Home, le groupe transporte la Cigale sur une douce vague romantique avec un chanteur totalement habité. Becoming a Jackal et Pieces brillent par de somptueux arrangements et un final grandiose qui sont salués par de longs applaudissements. « C’est notre première fois à Paris en groupe » souligne Conor visiblement touché par l’accueil que lui réservent les spectateurs.
Le frontman s’offre alors un moment seul avec sa guitare acoustique pour jouer un morceau écrit pour Charlotte Gainsbourg. Il est rejoint ensuite par le groupe pour délivrer un dernier morceau plus rock. En 30 minutes, les Irlandais ont réussi leur passage à Paris.
Monarchy transforme la Cigale en dancefloor
A 20h, les Australiens basés à Londres de Monarchy prennent possession des lieux. Connu pour ses remixes de Lady Gaga, Kelis ou encore Jamiroquai, le groupe sortira son premier album éponyme en janvier 2011. C’est donc une totale découverte pour la majeure partie du public. Le quatuor (basse, claviers, guitare/chant, batterie) habillé en costumes noires, chemises blanches, se présente sur scène avec des masques. Il entame son concert par un titre electro pop nappé. Il enchaîne avec Love Get Out of My Way, un single plus dansant aux influences 80’s. Pendant près de 40 minutes, Monarchy transforme la Cigale en dancefloor. Les spectateurs se dandinent jusqu’à la dernière chanson synthpop Maybe I’m Crazy.
Twin Twin en mode riot gig
Après ce set dansant, les roadies installent trois micros devant le rideau rouge. Le festival Les Inrocks Black XS nous réserve donc une nouvelle surprise après MAI et June & Lula venues les soirs précédents… De derrière le rideau, surgissent tout d’un coup les allumés Twin Twin en hurlant “Désolé chérie, mais ce soir je suis à la Cigale, et j’vais tout péter“. Entre tom bass, basse et guitare, le trio est en mode riot gig.
Accoutré de vêtements improbables, le groupe balance tout d’abord By My Side. C’est une tornade d’énergie qui s’abat sur la Cigale. Le public est immédiatement réceptif. Twin Twin livre ensuite ZXR sur lequel François Djemel lâche sa basse pour brandir une banderolle « Trop krass, trop vénère ». La prestation dure moins de dix minutes mais elle marque les esprits…
Les rythmes électroniques de Kele chauffent le bassin
A 21h05, Kele prend la relève. Le leader de Bloc Party avait déjà bien chauffé le public de Rock en Seine cet été avec son album solo The Boxer. Il récidive sans mal ce soir. Après une entame 100% electro crasseuse, l’artiste donne dans de l’electro pop sur-vitaminée. Accompagné d’un clavier, de programmations et d’une batterie, il déverse une puissance rythmique imparable, notamment sur Everything You Wanted. Simplement au micro ou armé d’une guitare, mais toujours avec le sourire aux lèvres, Kele a la don de tirer le meilleur d’un public. « Pourquoi êtes-vous si calme ?… J’ai un autre groupe. C’est les Black Eyed Peas… Je plaisante » lance-t-il avant de faire un détour par le répertoire de Bloc Party. Le medley intense Blue Light / The Prayer / One More Chance met le feu à la Cigale. Ça hurle dans tous les sens. C’est le feu.
Kele revient à son répertoire solo avec The New Rules qu’il entame assis au bord de la scène. Rapidement, les rythmes électroniques chauffent le bassin et le chanteur se laisse emporter sous des lumières stroboscopiques. Il s’effondre sur les premiers rangs puis remonte sur scène. Suit Rise et un ultime titre electro pop qui clôt 45 minutes de prestation. Jusqu’à ce soir, on n’avait pas connu une ambiance de fête comme celle-là pendant le festival. Ca fait du bien !
Katerine : « Je suis la Reine d’Angleterre et je vous chie à la raie »
Pour finir en beauté cette série de concerts, Katerine se fait désirer. A 22h15, le bonhomme arrive finalement en jogging et avec un ballon de basket. Après quelques dribbles mal-assurés, il est rejoint par son trio de musiciens. Le trublion entame sa prestation par La Reine d’Angleterre et ses couplets so chic « Je suis la Reine d’Angleterre et je vous chie à la raie ». La Cigale a droit ensuite à Moustache et ses couplets minimaliste à base de rires. Tout le monde entre dans son univers et applaudit à tout rompre.
« Il fait chaud » lance Katerine. Il enlève son sweat shirt. « J’ai froid ». Il enfile un t-shirt. Les spectateurs rient de bon coeur devant les débilités du chanteur. Le mielleux Des bisous, l’irrévérencieux Liberté, Egalité, Fraternité, mon cul !, l’hédoniste La Banane et ses paroles magnifiques « Laissez-moi manger ma banane tout nu sur la plage » font mouche.
Marine Le Pen est toujours aussi bon. « Elle a dit qu’elle adorait cette chanson… On zappe le dossier » confie-t-il au public. Katerine recommande ensuite des ballades nocturnes à Paris sous ecstasy avec Parivélib’. Il indique qu’il a révé qu’il suçait Johnny… Bref, c’est du grand n’importe quoi. Il revient sur Excuse-Moi pour lequel il s’empare sur la fin d’une guitare électrique et donne un coup de fouet rock à la Cigale. La réponse du public est immédiate. Katerine s’éclipse alors mais pas pour longtemps. Il propose le fameux Louxor, j’adore sur lequel tout le monde joue le jeu ! A 23h, la messe est dite. Le pape de la chanson insolite française tire sa révérence sous les applaudissements.
Bilan de la soirée : la révélation Cascadeur, le feu de Kele et la folie de Katerine. Trois bonnes raisons d’être venu ce soir !